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Guerre en Ukraine : Bruxelles veut réformer la Facilité européenne pour la paix

Si les Etats européens ont pioché dans leurs stocks pour fournir leur soutien militaire à l’Ukraine, l’Union européenne (UE) a également joué un rôle déterminant dans ces transferts, en utilisant l’un de ses instruments, créé en 2021, la Facilité européenne pour la paix (FEP). Dès le 25 février 2022, un jour après l’entrée des forces russes en Ukraine, l’UE a eu recours à cet outil pour inciter les pays membres à envoyer leurs armes à Kiev, tout en s’assurant de l’adéquation de cette aide avec les besoins de l’armée ukrainienne.
Près de deux ans plus tard, les Vingt-Sept veulent faire évoluer le dispositif, avant d’ouvrir d’ici au mois de mars les négociations sur une augmentation de sa dotation de 5 milliards d’euros, comme le réclame le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. « Avant d’évoquer une somme, nous avons encore un peu de travail sur les modalités de cette réforme », juge-t-on à Paris, comme à Berlin.
« Ce fonds, abondé par les Etats membres, a été jusqu’à présent un véritable catalyseur pour transférer les stocks d’armes en Ukraine », rappelle-t-on dans l’entourage du haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. La FEP a financé à hauteur de 6,1 milliards d’euros le déstockage de systèmes d’armes. De même, elle a subventionné la formation de 40 000 soldats ukrainiens sur le Vieux Continent. Désormais, les stocks étant vides, Bruxelles veut la réorienter vers la production et l’acquisition de nouveaux équipements militaires.
Après plusieurs propositions de réforme, toutes rejetées par les Etats membres, le service diplomatique de l’UE a finalement proposé, mi-janvier, une dernière mouture, révélée par le site d’information européen Euractiv, qui fait consensus. Un nouveau fonds d’assistance à l’Ukraine, logé dans la FEP, permettra de cofinancer les achats groupés d’armes fabriquées en Europe au bénéfice de Kiev.
« Nous souhaitions conserver un instrument européen pour aider l’Ukraine, c’est donc positif », juge un diplomate nordique. « On doit encore se mettre d’accord sur les paramètres exacts, dont le type d’armes financées », précise néanmoins un diplomate du sud du continent. Le 22 janvier, au conseil des affaires étrangères à Bruxelles, Annalena Baerbock, la ministre des affaires étrangères allemande, a, elle aussi, souligné les progrès de la dernière proposition.
Les Allemands ont, en effet, obtenu que l’aide bilatérale que le pays donne au pays envahi (l’Allemagne a budgété près de 8 milliards d’euros pour 2024) soit en partie déduite de leur contribution à la FEP. L’Allemagne, qui finance 25 % de la FEP (la France en acquitte 18 %), n’entend pas payer deux fois, pour son aide bilatérale et l’aide des autres pays européens. Quant à la Hongrie, qui ne veut pas financer d’aide létale à Kiev, elle devrait voir ses contributions s’orienter vers l’aide non létale.
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